Londres

7 août 2012

Mes nuits sont tes jours et je les passe à t’attendre. Elles sont jonchées des angoisses et des cauchemars qui me hantent depuis toujours.

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Il est des choses qui ne s’expliquent pas. Il est le rayon de soleil qui vient réchauffer mon corps glacé sous les couches de laine. Il est le mot qui, dieu sait pourquoi, rend la phrase magique. Il est la main sur mon front les après-midis de fièvre. Il est la musique lancinante qui vient décorer les moments d’euphorie. Il est la pluie qui vient ponctuer les soirs de mélancolie. Il est le creux de ses reins quand il s’épanche entre mes jambes. Il est la violence insupportable et le cœur qui se tord. Il est la voix rassurante qui vient calmer les moments d’angoisse. Il est la nuit le jour et les rêves. Il est l’absent, le saint-esprit, le perpétuel présent. Il est l’incertitude du futur. Il est la cerise sur le gâteau. Il est mon cœur, mes poumons et mes veines. Il est les ratures sur mes cahiers. Il est le point de toutes mes phrases. Il est la dernière image, l’ultime soupir avant la mort.

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J’ai rangé mon placard. Troqué la laine et le velours contre les robes légères et colorées. J’ai du mal à me défaire de l’hiver. Du mal à lui dire adieu. Est-ce que tu m’aimeras encore en été ? Je glissais mes bras sous ton manteau et on tremblait en chœur. Je mettais mes mains dans mes poches et j’imitais le pingouin et tu riais. Tu riais fort. Dans la chaleur de ton appartement on enlevait nos vêtements trempés par la pluie et tu aimais voir enfin ce corps caché par les couches infinies de vêtements. Tu n’as jamais vu une fille aussi frileuse que moi.
Puis j’enfilais tes fringues et tu me trouvais ridicule alors tu me déshabillais encore.

Le soleil de mai m’assassine et m’éloigne de toi. Les filles sont en jupe et bronzées. Est-ce que ma peau blanche continuera de t’obséder?
M’aimeras-tu encore les soirs d’été quand la sueur aura envahi nos corps. Me serreras-tu fort malgré la chaleur et les lumières dehors ?
Je serais plus belle que les autres, je serai plus grande. Si tu veux encore de moi.

Si tu veux encore de moi.

Elle te fera perdre ton temps, ton énergie.
Elle te fera oublier le reste.
Car elle est déjà passée par là.
Elle sucera ton sang, sans se demander si elle t’a aimé. Si elle a déjà aimé avant.
Car elle est déjà passée par là. Et elle ne laissera personne lui faire vivre ça à nouveau.

Tu la suivras à son odeur, elle a des milliers de parfums. Comme un chien, comme un chien.
Tu verras dans ses yeux mille couleurs, elle ne verra rien.
Tu verras dans son corps mille promesses. Elle les exaucera. Pour te laisser ivre, mort, à terre.
Comme un chien, comme un chien.
Car elle est déjà passée par là.

Tu lui diras les mots qu’elle ne veut pas entendre.
Tu la détesteras, elle se détestera. Mais au moins, elle ne passera plus par là.

A tes côtés mes mots se perdent. J’ai cru être amoureuse des milliards de fois, Honey, de garçons qui ont traversé ma vie. J’en ai noirci des carnets. Des mots d’amour. Je racontais mon cœur qui battait plus fort ou le manque ou encore leur beauté.
Tu es beau. Tu as un profil parfait. Si je savais dessiner je pense que j’aurais tracé mille fois déjà les contours de ton joli petit nez, j’aurais peint tes lèvres, tes lèvres douces, tes lèvres chaudes.
Je ne sais pas dessiner.

À tes côtés mes mots se perdent et les tiens se délient. Je me sens reine. Mon palais est fait de tes je t’aime mon trône des tu es belle. Tu les ravales, Honey, tu les ravales et tout s’écroule. Ma robe dans la boue, mon cœur dans la pierre.

Si je savais chanter, ce serait tes soupirs.

Je ne veux pas te faire ça. Je veux que tu te rappelles toujours mon regard. Je veux que tu vois dans mes yeux toutes ces choses que je ne dis pas. Si tes mots sont un royaume, Honey, les miens sont une prison.

Si je savais parler, ce serait de la douceur de tes bras et du temps qui passe vite ou qui ne passe pas.

Si je savais écrire, Honey, ce serait des poèmes incroyables qui feraient pleurer le plus insensible des hommes, ce serait des romans d’aventures deux êtres qui se regardent et qui se perdent.

Je ne veux plus de tout ça. Je ne veux plus des mots qui font perdre leur sens aux émotions. Tant pis si ça ne ressemble pas à tout ce qu’on a vu.

Si je savais danser, ce serait au rythme de ton cœur.